
De la route au SIG, un virage numérique pour piloter l’espace public
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Industry
Collectivités territoriales
Le challenge
Comment ouvrir les données routières, jusqu’alors cloisonnées dans des outils métiers, à tous les agents et aux citoyens, sans compromettre la sécurité et la performance ?
La solution et les résultats
En interconnectant le SIR SIREO au SIG via une base PostGIS et des scripts d’export, le Département garantit une mise à jour quotidienne des données, désormais consultables dans l’intranet, sur le site public et en open data.
La plateforme
ArcGIS
Intégrer les données routières dans le SIG permet non seulement de les rendre accessibles à tous, mais aussi de mieux connecter les enjeux techniques à la réalité territoriale.
Mireille Maisonnave, Mission donnée numérique
Conseil départemental d’Indre-et-Loire

Conseil départemental d'Indre-et-Loire
La Touraine, correspondant aujourd’hui au département d’Indre-et-Loire, est située au cœur de la région Centre-Val de Loire. Ce territoire historique, traversé par la Loire, est réputé pour ses châteaux emblématiques, ses vins et son riche patrimoine culturel. Le département compte environ 600 000 habitants et a pour préfecture Tours, une ville universitaire et dynamique. Il bénéficie d’un cadre naturel et architectural exceptionnel, qui attire chaque année de nombreux visiteurs.
Quand la donnée routière devient stratégique
Les routes départementales, longtemps gérées via des outils métiers spécifiques, constituent aujourd’hui une ressource stratégique pour les collectivités territoriales. Elles ne sont plus uniquement un réseau à entretenir, mais une donnée précieuse à intégrer aux systèmes d’information géographiques (SIG). C’est cette conviction qui a guidé le Conseil départemental d’Indre-et-Loire lors du renouvellement de son Système d’Information Routier (SIR) en 2024.
Avec l’abandon de son ancienne solution (GPR) et l’arrivée du nouvel outil SIREO, la collectivité a vu l’opportunité de repenser son architecture technique, d’intégrer la donnée routière au SIG départemental, et de l’ouvrir à un plus large public, agents comme citoyens.
Une histoire ancrée dans les bases de données
Dès 1997, un référentiel routier existait déjà dans les services du Département, bien avant l’arrivée des SIG. Géré via une base SQL locale, il a ensuite été progressivement intégré dans les outils cartographiques avec ArcView 3, puis via un partenariat durable avec Esri, amorcé en 2000. Le service de la route disposait alors de licences ArcGIS Desktop et ArcGIS Server, lui permettant d’associer données et analyses géographiques.
Ce n’est qu’en 2013, avec l’acquisition du logiciel Webroute (puis GPR), que la gestion routière s’est stabilisée sur une solution dédiée. Mais la coexistence entre les outils métier et les plateformes SIG est longtemps restée limitée.
Ce n’est qu’en 2013, avec l’acquisition du logiciel Webroute (puis GPR), que la gestion routière s’est stabilisée sur une solution dédiée. Mais la coexistence entre les outils métier et les plateformes SIG est longtemps restée limitée.
SIREO : un outil métier connecté aux enjeux
L’arrêt de GPR en juin 2024 a conduit à un appel d’offres complet incluant non seulement un nouvel SIR, mais aussi :
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un module de patrouillage routier,
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une gestion du domaine public,
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la programmation pluriannuelle des travaux,
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et un outil de gestion du patrimoine arboré, jusqu’alors géré indépendamment.
Le logiciel SIREO de la société Netisys a été retenu. Il s’agit d’une application web, accessible depuis l’intranet, structurée autour de deux modules principaux : Ouvrages d’art et routes. L’interface permet d’afficher une carte, d’y ajouter des couches d’information, ou encore de consulter des restrictions de circulation sur des axes précis.
Cependant, seuls une dizaine d’agents ont accès directement à SIREO, ce qui limitait jusqu’alors l’usage transversal de la donnée routière.
Un enjeu : décloisonner l’information et l’ouvrir
Le principal défi identifié par la collectivité était de connecter la donnée routière au SIG existant, afin de la rendre disponible à l’ensemble des 50 utilisateurs ArcGIS Pro et aux centaines d’agents exploitant les applications Portal ou ArcGIS Online.
Mais une première tentative via un flux GeoJSON sécurisé généré par SIREO s’est heurtée à plusieurs obstacles :
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Obligation d’authentification (non viable pour les usages publics),
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Risque de surcharge du serveur SIREO, conçu pour une dizaine d’utilisateurs,
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Manque de souplesse pour les intégrations dans les outils SIG classiques.
La solution : créer une copie nocturne des données dans une base Postgres/PostGIS connectée au SIG.
Une architecture performante et partagée
Chaque nuit, un script automatisé interroge les requêtes créées dans SIREO (ex. : restrictions de circulation à venir) et transfère les résultats dans une base SIG dédiée. Ces données sont ensuite :
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Stylisées et intégrées dans des cartes via ArcGIS Pro,
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Publiées sur ArcGIS Server,
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Référencées sur le Portal SIG départemental,
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Et parfois diffusées en open data (ex. : restrictions de circulation, repères routiers).
Ce système offre un compromis efficace : la donnée est dupliquée, mais sécurisée, à jour, et accessible sans surcharge du serveur métier.
Des bénéfices immédiats pour les agents et les citoyens
Grâce à cette approche :
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Tous les agents peuvent consulter les restrictions de circulation en cours, les chantiers à venir, ou le patrimoine arboré.
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Les données sont mises à jour quotidiennement, sans intervention manuelle.
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Une carte publique est accessible sur le site internet de la collectivité, affichant les travaux en cours avec dates et arrêtés.
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Les données structurées sont également disponibles sur le portail open data via ArcGIS Online.
La collectivité passe ainsi d’un usage fermé à une logique de transparence et de service.
Une organisation humaine ancrée sur le terrain
Le SIR reste géré par le Service Exploitation et Entretien Routier, au sein de la Direction des Mobilités. Le territoire est divisé en quatre secteurs avec un centre d’exploitation (STA) chacun.
Dans chaque centre, un correspondant SIR assure :
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La mise à jour continue des données (routes, ouvrages d’art, patrimoine arboré),
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Le lien avec le service central pour les projets et l’accompagnement,
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La remontée des besoins d’évolutions fonctionnelles.
Cette décentralisation maîtrisée permet un suivi précis, à l’échelle de chaque territoire, tout en garantissant une centralisation cohérente dans le SIG.
Une stratégie SIG qui évolue
Le SIG départemental repose sur une architecture solide :
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ArcGIS Server + Portal (v11.1),
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Postgres/SDE + PostGIS pour le stockage,
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ArcGIS Online pour les diffusions internes et externes,
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Une cinquantaine d’utilisateurs ArcGIS Pro et de nombreuses applications métier (internes et citoyennes).
L’interopérabilité avec SIREO marque une nouvelle étape : la route redevient une composante du territoire, visible et accessible dans les outils d’analyse territoriale.
Conclusion : une donnée qui circule mieux, pour une action publique plus lisible
Ce projet illustre une tendance forte dans les collectivités : réconcilier les outils métiers avec les plateformes géographiques partagées, pour faire circuler l’information utile, sécurisée, et lisible.
À terme, le Département vise l’intégration complète de toutes ses données routières dans le SIG, avec une ouverture progressive au grand public via le site web et l’open data.